Le 24 septembre 2012, par Phil3,
Le site de l’épreuve : La Forestière
La vidéo de France 3
La forestière est une épreuve mythique. L’an dernier, JiPé, Etienne et Philippized l’ont découvert dans des conditions météo dantesques. Cette année, les expérimentés JiPé et Philippized ont entraîné dans cette aventure les néophytes Martin et Phil3 sur l’épreuve reine : la course UCI de 100km. Gloups !
Bon, la course, c’est pour ceux qui sont devant. Nous, c’était plutôt ambiance rando. Certes, nous avons roulé en appuyant comme il se doit sur les pédales, mais n’avons shunté aucun ravitaillements, 7 au total (sauf erreur), n’avons d’ailleurs pas trop compté nos temps d’arrêt et sommes restés ensemble et solidaire du début jusque la fin. 100km, c’est un défi, et en plus avec la boue, rouler en équipe ca aide sérieusement à gérer et à partager les difficultés rencontrées.
Dimanche, 6h15 le réveil sonne. 7h00, le petit déjeuner pris à l’hôtel aux Rousses est terminé. Lorsque nous le quittons pour rejoindre la ligne de départ à Prémanon, notre véhicule indique une température extérieure de 5° et nous sommes dans le brouillard. Après quelques kilomètres, nous sortons de cette faible visibilité peu encourageante pour trouver la météo annoncée la veille, pas un nuage et grand soleil pour la journée. La température a doublé en un rien de temps, 10° maintenant. Super !
Nous sommes 360 participants sur l’épreuve reine. 8h00, c’est le départ. Avec le relief, nous apercevons de loin les premiers s’élancer dont certaines grosses pointures hexagonales du VTT. Placés bien à l’arrière nous subissons fatalement les premiers ralentissements dès les premières difficultés. Le terrain est bien plus gras que je ne l’avais imaginé. C’est le Jura ici et je sens que ça ne va pas être de tout repos !
Le relief est bien cassant au début. Nous marchons pour franchir les premières montées infranchissables sur le bike. Impossible de trouver à froid vraiment un rythme avec ce relief. C’est cassant et dès que ça roule un peu, nous arrivons vite sur des passages hyper glissants où la gamelle semble bien proche. Et hop, une pour moi, sans gravité sur ce sol détrempé ! Heureusement cette année, le soleil est bien là. La température matinale est agréable et les paysages vraiment superbes nous en feraient presque oublier l’état du terrain. Les passages dans les zones herbeuses des pâturages nous permettent de rouler à une allure plus régulière me permettant progressivement de trouver un rythme. Pas facile cette première heure !
Au fil des kilomètres nous rejoindrons d’autres vététistes engagés sur des distances plus courtes. A la forestière tu n’as que l’embarra du choix pour la distance. Tu trouves forcément celle qui te convient. C’est sûrement une des clefs du succès de cette épreuve de masse. Parfois il y a des séparations de parcours, dont ce troisième ravitaillement réservé aux 100km et placé à Lelex, au bas d’une superbe longue descente. Nous en profitons d’ailleurs pour faire faire le nettoyage des lunettes et du vélo par les bénévoles. Un vrai luxe appréciable dans cette pose et belle hospitalité d’accueil envers les participants !
On a bien fait de repartir avec les transmissions nettoyées car au panneau annonçant les 57km restants, nous avons maintenant une montée de 8km à franchir sur un sol bien plus carrossable cette fois. JiPé, notre « coach » du jour, nous avait dit 10 km ! Ces précieuses infos m’ont bien aidé ainsi que Martin à gérer la montée. Au panorama de la borne au lion, au quatrième ravitaillement, la bande des quatre C-Sporiens se regroupe après ce bel effort. Et c’est reparti !
Les passages boueux sont vite de retour mais les combes variées sont toujours aussi magnifiques. Je me surprends à certains passages bien gras, dans les zones boisées, d’être capable de rester sur le vélo malgré la faible adhérence. J’avais pris la sage précaution de monter un pneu neuf et adapté aux conditions. Ca aide ! La forestière, même si c’est bien gras c’est quand même un vrai bonheur ! Physiquement, ça devient difficile mais nous ne faiblissons pas encore puisque nous doublons pas mal de monde engagé sur d’autres distances. Ca, c’est bon pour le moral !
La forestière est un événement dans la région et les spectateurs jurassiens connaissent les points stratégiques. Ils y sont installés, certains même pour la journée avec barbecues, tables, chaises et encouragent tous ces inconnus que nous sommes. Pas si inconnus que ça en fait, puisque certains ont sous le bras la revue locale où figurent nos numéros de plaque et nos noms. Nous sommes encouragés par notre prénom ! Ca surprend et ça fait agréablement plaisir surtout quand nous sommes physiquement dans la difficulté. Effets bénéfiques garantis avec de tels encouragements ! Nous avons même eu droit au panneau : « Quand la tête veut, les jambes peuvent ». Enfin, jusqu’à un certain point, celle où il a fallu que je gère l’amorce de crampes sur la fin du parcours. Moi, qui n’ai jamais goûté à la nutrition sportive à haute performance, je dois vous avouer le plus grand bien du gel liquide offert par mon « coach » JiPé. Je pense qu’il m’a sauvé d’une belle galère. J’ai ainsi pu gérer ce moment délicat qui aurait pu vite gâcher ma fin d’épreuve. Merci JiPé !
La fatigue est bien présente en fin de parcours, les montées deviennent vraiment dures. J’ai un gros coup de passage à vide juste après le dernier ravitaillement. Heureusement, le profil du parcours est majoritairement descendant, je prends bien mon pied sur les dernières descentes. Ca va, je suis encore bien lucide, je perçois que mes trajectoires sont bonnes. J’entends maintenant la voix du speakeur sur la ligne d’arrivée. Dernier effort, dernières ressources à puiser pour cette montée que je n’avais mentalement pas imaginée avant de redescendre par quelques lacets vers la ligne d’arrivée que nous franchissons symboliquement ensemble. Belle et grosse journée de VTT que je ne suis pas prêt d’oublier !
Mention spéciale aux bénévoles : une organisation impressionnante, un sens de l’accueil et du service remarquable
Nos chiffres :