Le 10 septembre 2010, par Phil3,
Le site internet de l’épreuve :
VTT du Chardon Val de Lorraine
Pour découvrir la région :
Les c-sporiens présents :
La météo :
Le terrain :
Absent sur l’épreuve en 2009, j’étais à nouveau prêt pour me faire plaisir et me lancer un petit défi en participant à ce raid de 90 kms. Mister GPS n’ayant pu s’inscrire à temps au triathlon de Gérardmer, avait décidé de se lancer lui aussi et pour la première fois dans cette aventure. Avec l’expérience des années, je m’aperçois que ce type d’épreuve semble bien me convenir. Il faut dire aussi qu’à cette période de l’année, je suis à mon meilleur niveau. Ca aide !
Je suis bien content d’être là ce matin, les conditions météo et le terrain sont excellents. Les plaques numérotées sont maintenant fixées sur nos bikes et nous sommes « ok » pour nous présenter sur la ligne de départ. Les meilleurs vététistes régionaux que je côtoie rarement sont là. Ils ont du très beau matos et ils ont l’air bien affûté les gaillards. J’en reconnais certains qui peuvent prétendre à une place sur le podium. Sur la ligne de départ, nous nous mettons bien à l’arrière, histoire de partir à notre rythme. A 8h00, Thierry Trur, organisateur et speaker du CO Blénod, libère les 81 vététistes inscrits au raid et le groupe s’étale sur les premiers kilomètres. Je perçois déjà bien les différences de niveau entre les habitués des compétitions et les vététistes qui comme moi viennent ici simplement pour réaliser un défi personnel. Le rythme de Mister GPS et le mien sont trop différents pour que nous roulons ensemble. C’est donc séparément que nous allons faire ce raid. Ce n’est pas dans nos habitudes mais c’est ainsi aujourd’hui.
A la sortie de Jezainville, je ne vois pas le balisage qui doit nous emmèner sur la première difficulté. Pas grave, je suis ceux qui me précèdent. Il y en a sûrement qui sont déjà venus la semaine dernière puisque les organisateurs proposaient une sortie de reconnaissance.
Les chemins aux alentours de Dieulouard sont roulants et deviennent plus intéressants en allant vers Marbache. J’ai le souvenir, en 2008, qu’une grosse montée à la sortie du village m’avait obligé peut-être à mettre le pied à terre. Je ne sais plus très bien. Le parcours a été modifié et c’est une autre difficulté de même ampleur qui m’attend. Je mets le pied à terre, histoire d’économiser mes forces pour les kilomètres à venir. Sur un raid, il faut savoir se gérer et ne pas se surestimer sinon on peut le payer très cher en fin de parcours.
Un premier problème de balisage me fait arrêter à une intersection de chemins, nous sommes maintenant plusieurs et nous cherchons la solution ! Rien au sol, pas une trace de chaux, seule une rubalise accrochée ne nous en dit pas plus. C’est bon, je viens de découvrir à contre-jour une deuxième rubalise qui enlève cette fois le doute. Une petite minute de perdue, pas plus !
Le premier ravitaillement se situe au 37ème kilomètre non loin du Parc Aventure du plateau de l’Avant-Garde à Pompey. En un peu plus d’une minute je fais tamponner mon carton de contrôle, j’avale deux verres d’eau au sirop, je prends une barre de céréales et c’est reparti.
Au kilomètre 40, je me suis détaché de 2-3 minutes d’un groupe et j’entame seul une belle descente. Je sens que je descend beaucoup trop à cet endroit du parcours. N’ai-je pas vu le changement de direction ? Je doute sérieusement, je lève le pied et à la première et trop lointaine intersection : rien ! C’est bon, je fais demi-tour en pensant à la « boulette » que je viens de réaliser. Je remonte la pente bien raide en mettant vite le pied à terre. A mon étonnement, le groupe que j’avais devancé arrive également ! La « boulette » serait-elle collective ? Nous remontons jusqu’à la dernière rubalise vue. A la vitesse où nous descendions, personne n’avait pu voir la petite pancarte directionnelle placée bien trop haute dans les arbres. Une ligne tracée à la chaux sur le sol aurait vraiment été de bonne augure ! Je peste un peu sur les 6-7 minutes que je viens de perdre. Je suis à nouveau avec le groupe que je précédais auparavant et je me dis qu’en tête de course ça doit bien les énerver ce genre de balisage « ultra-light ».
Les chemins redeviennent roulants vers Saint-Georges et Villers-en-Haye, puis nettement plus intéressants avant le deuxième ravitaillement au gué de Martincourt. A cette deuxième courte pose, mon compteur indique 59 kms. Ca commence à se sentir dans les jambes. Je m’alimente avec des fruits secs et des quartiers d’orange. Les barres de céréales ont été dévalisées par ceux qui roulent sur le parcours du 54 kms ! Il est vrai que nous avons rattrapé depuis quelques temps les derniers inscrits sur de cette distance.
La montée après le hameau de Saint-Jean constitue une nouvelle difficulté à franchir. Pour rejoindre Fey-en-Haye, le parcours est tracé dans les bois de Mamey sur un sol plus ou moins humide. Je sens que le VTT est ralenti et qu’il faut forcer pour garder sa vitesse de croisière. A Vilcey-sur-Trey nous atteignons la partie la plus au nord du parcours. Nous n’empruntons pas la même montée qu’en 2008, mais une autre qui me semble plus facile. Psychologiquement, c’est mieux, non ?
Néanmoins, les kilomètres sont maintenant bien dans les jambes. D’ailleurs le troisième ravitaillement se fait attendre, signe évident d’un bon coup de moins bien à cette instant précis. Ce dernier ravitaillement est placé au terrain de foot de Norroy-les-PàM. J’ai cette fois 83 kms au compteur. Les étirements s’imposent. Le coca, la barre de céréales et les fruits secs me permettront-ils de me refaire une santé pour ces derniers kilomètres ? On m’annonce la ligne d’arrivée à 15 kms ! « Tiens, le raid dépasse largement les 90 kms ! » me dis-je.
A coté de moi, un participant du club VTT Blénod me reconnaît et me rappelle qu’en tant qu’organisateur, c’était lui qui nous avez accueilli ici même en juin au ravitaillement de la « rando des Chamois ». Exact, il m’a bien rafraîchi la mémoire. Je lui indique avec le sourire et en faisant mes étirements que j’étais nettement mieux physiquement ce jour là qu’aujourd’hui !
J’aime prendre mon pied lorsque je roule dans ce beau single tracé dans les tranchées, véritables vestiges de la guerre 1914-1918. La suite du parcours enchaînera également sur un beau passage technique avec un relief bien irrégulier où il faut encore pouvoir envoyer pour passer les obstacles. Je me surprends, mes jambes répondent, l’effet du dernier ravitaillement agit !
Après Monteville, j’accuse le coup des efforts déployés précédemment. Physiquement je faiblis et les crampes ne sont pas très loin. Néanmoins, je gère au mieux pour les éviter, et quand cela est possible, je fais quelques étirements sur le VTT !
La fin de parcours est descendante et je me sens maintenant pousser des ailes. Je relance la machine sur la dernière ligne droite et je franchis la ligne d’arrivée après 5h43 d’efforts.
Heureux, je suis... malgré un balisage qui n’était vraiment pas à la hauteur de l’événement !
Les chiffres du jour :
Les résultats du Chardon Val de Lorraine sont ICI